Histoire de famille

Famille DESROUSSEAUX

 

 

 

 

Synopsis :

Le premier DESROUSSEAUX que nous connaissons s’appelle Josse et naît vers 1630.

Il vit à Tourcoing come tous les Desrousseaux pendant 200 ans (sauf un petit écart en Belgique le temps de la révolution). Ils vont ensuite s’installer à Roubaix.

La vie ne semble pas être facile, les membres de cette famille ses membres mourant souvent jeunes. Nous ne savons pas grand-chose de leur niveau de vie si ce n’est que vers 1740 l’un d’eux est boucher.

Il est amusant de constater à quel point les dates de naissance sont semblables à celles des membres de la famille de LAUBIER de la même génération.

Agnès Desrousseaux épousera Michel de Laubier.

 

Histoire de la famille DESROUSSEAUX :

 

Josse DESROUSSEAUX (1629-1651)

Martine DESMETTRE

Josse et Martine vivent à Tourcoing au milieu du 17ème siècle.

Ils se marient vers 1649.

Ils ont au moins 1 enfant, Josse, mais sans doute pas plus, Josse père mourant à l’âge de 22 ans, laissant une jeune veuve et un petit garçon de 2 ans.

Josse décède en 1651.

 

Josse DESROUSSEAUX (1649-1702)

Catherine FLIPO (

Josse est orphelin de père à l'âge de 2 ans.

Josse et Catherinevivent à Tourcoing dans la deuxième moitié du 17ème siècle.

Ils ont au moins 4 garçons, Ferdinand Joseph, notre aïeul Josse, Pierre et Antoine, et 3 filles, Marie Marguerite, Marie Thérèse et Robertine.

Josse meurt à Tourcoing en 1702, à l’âge de 53 ans.

 

Ferdinand Joseph DESROUSSEAUX (1686-1739)

Marie DELEBOURDE

Ferdinand Joseph est orphelin de père à 16 ans.

Marie est la fille de Jean DELEBOURDE et de Catherine ROBBE (qui a un frère, Philippe).

Elle demeure à Tourcoing.

Ferdinand Joseph et Marie se marient en Août 1713. Il a 26 ans. Ils vivent à Tourcoing.

Ils ont au moins un enfant, François Joseph, en 1714. Vraisemblablement leur aîné.

 

François Joseph DESROUSSEAUX (1714-1784)

Marie GRIMONPRETZ (- après 1784)

François Joseph est boucher à Tourcoing.

Marie est la fille de Denis GRIMONPRETS et de Marie Jeanne GUERMONPRETZ.

François Joseph et Marie se marient le 20 janvier 1739.

Ils ont au moins deux garçons, Ferdinand Joseph, notre aïeul, et Pierre Joseph.

Ils sont bouchers à Tourcoing.

 

Ferdinand Joseph DESROUSSEAUX (1753-1797)

Catherine ROUSSEAUX

Ferdinand Joseph naît à Tourcoing. Il y demeure et y est boucher.

Catherine est la fille de Jean François ROUSSEAUX et de Marie Joseph BAAS. Sa mère est fermière à Wattrelos 

Ferdinand Joseph et Catherine se marient le 13 mai 1784. 

Sont présents pour lui : ses parents, son frère Pierre Joseph et autres parents

Pour elle : sa mère, son frère Jean François Philippe Joseph Rousseaux, son beau-frère Louis Grégoire Joseph Beny, son oncle maternel par alliance Pierre Philippe Jubaru, son cousin Antoine Joseph de Recke.

Ils vont s'installer à Etaimpuis, en Belgique, pour fuir la révolution. Ils ont au moins 1 enfant, Jean Baptiste Joseph qui naît à Etaimpuis.

 

Jean Baptiste Joseph DESROUSSEAUX (1794-1872)

Aimée HONORE

 

Jean Baptiste Joseph et Aimée se marient le 28 avril 1824 à Tourcoing. Il a alors 30 ans.

Ils ont au moins 2 enfants, Jean-Baptiste et Hortense Fideline.

Jean-Baptiste est notre aïeul côté DESROUSSEAUX.

Jean-Baptiste épousera Albertine Hortense MEURISSE. Ils auront un fils... Félix DESROUSSEAUX qui épousera Hortense DUPIRE, la petite fille d'Hotense Fidéline

Hortense Fidéline est notre aïeul côté DUPIRE

Hortense Fidéline épousera Auguste DESCHAMPS, ils auront une fille Hortense qui épousera Auguste DUPIRE. Ils auront une fille Hortense qui épousera... Félix DESROUSSEAUX le fils de Jean-Baptiste.

Une fois n’est pas coutume, leurs 2 enfants sont donc nos aïeux.

 

Jean Baptiste Joseph est fabricant.

La famille va s'installer à Roubaix. C'est avec elle que la famille passe de tourquennoise à roubaisienne.

Jean Baptiste Joseph meurt à Roubaix à l’âge de 78 ans le 27 mai 1872

 

Jean Baptiste DESROUSSEAUX (1824-1874)

Albertine Hortense MEURISSE (1837-1884)

Jean-Baptiste et Albertine Hortense se marient (peut-être) en 1860.

Ils ont 1 fils, Félix.

Jean-Baptiste décède à Roubaix à l’âge de 50 ans, en 1874.

Albertine Hortense à l'âge de 47 ans, en 1884.

 

Félix DESROUSSEAUX (1873-1907)

Hortense DUPIRE

Ils ont 2 enfants, Jean et Agnès

Hortense est veuve après seulement 5 ans de mariage, sans profession – bien sûr – avec pour seuls revenus les loyers des maisons des courées attenant à la maison principale. Cette maison, où nous avons vécu, nous les enfants de Michel et Agnès, avait été construite par le grand-père maternel de notre maman, l’architecte Auguste Dupire. Maman se souvenait avoir vu travailler l’artisan qui a sculpté les pierres de la monumentale cheminée de la grande salle, sur laquelle le « SALVE » accueillait les hôtes. Donc, une très belle et grande maison, mais pas d’argent pour vivre. Tout était calculé. Quand, petite fille, maman était invitée chez une amie, sa mère lui confiait une pièce de 100 sous, en lui disant : « C’est pour l’honneur de la famille. » Ce qui signifiait que la pièce devait revenir à la maison…

Jean et Agnès auront toujours d’excellentes relations. Il a joué un rôle important dans la vie d'Agnès, à commencer par le fait que, garçon, il pouvait faire des études. La famille étant très désargentée, tout a été organisé pour que ces études soient possibles, quitte à ce que la famille déménage sur les lieux des études de Jean : Rouen, puis Paris, pour l’école Centrale.

Il faut ajouter également le fait que notre Bonne-Maman, Hortense, était d’un naturel assez dépressif, sujette aux crises d’asthme. Très douée pour les arts (elle fut l’élève du peintre Rémy Cooghe, peintre roubaisien localement célèbre, de nombreuses toiles de lui sont au musée de la Piscine à Roubaix), elle était sans doute mal armée pour affronter les difficultés qui découlèrent de son veuvage. Elle était néanmoins soutenue par ses frères, notamment Maurice Dupire, qui gérait pour elle les revenus des loyers, et par une cousine de son mari défunt, Jeanne Dubly- Desrousseaux (« cousine Jeanne », marraine de Cécile) qui lui donnait des éléments de sa garde-robe ( « du grand faiseur », aurait dit maman) ; elle venait souvent prendre le thé, amenée par son chauffeur…Nous avons encore quelques pièces du service à thé qu’elle avait offert à sa cousine par alliance.

Tout cela ne faisait pas une vie très drôle. A l’âge de douze ans, Agnès raccommodait les chaussettes de son frère, elle terminait les ouvrages de couture ou broderie que sa mère avait commencés, et qu’elle lui donnait en disant : «J’ai vu l’effet que cela fait, tu peux continuer maintenant. » Ajoutons à cela l’existence d’une  bonne-maman Dupire (veuve de l’architecte Auguste Dupire), c’est-à-dire la mère d’Hortense. Elle n’habitait pas très loin, dans une maison que j’ai moi-même bien connue, plus tard, au coin de la rue du Trichon et de la rue des Arts. C’est Agnès, encore bien jeune, qui venait régulièrement rendre visite à cette grand-mère âgée, lui rendre les menus services dont elle pouvait avoir besoin. Ce qui déchaîna la jalousie de tante Céline, la deuxième épouse d’Auguste Dupire (le fils du sus nommé), laquelle chassa Agnès de la maison comme une malpropre en lui interdisant d’y remettre les pieds…ce qui l’a fait beaucoup souffrir, puisqu’elle s’en souvenait assez pour nous le raconter…au moins 40 ans plus tard !

Il me faut maintenant faire un retour en arrière pour évoquer quelques épisodes de la guerre de 14, que notre mère a vécus « en direct », au moins pendant les premières années de guerre. La maison de la rue Rémy Cooghe (qui s’appelait à l’époque la rue des Fleurs) a été réquisitionnée par les Allemands dès le début de la guerre, pour y installer un bureau de paie pour les soldats. En effet, la fenêtre de la grande pièce, qui donne sur la rue, s’ouvre par un système « à guillotine » (à l’anglaise) ce qui permet d’en faire une sorte de guichet. Les Allemands s’installent au rez-de-chaussée ; maman, son frère et sa mère, à l’étage. Une histoire nous a été racontée que, visuellement, je situe dans le vaste escalier, où je vois les deux « acteurs » : la mère, Hortense, en hauteur de quelques marches ; au pied de l’escalier, un jeune et fringant officier prussien, qui interpelle la dame et, pour l’impressionner, lui lance : «Notre Empereur, il montera aussi haut que votre Napoléon !!! » A quoi Hortense répond, geste à l’appui : « Il descendra aussi bas !!! » Furieux, l’officier dégaine son arme et la pointe sur Hortense…une seconde, peut-être. Hortense reste de marbre… et l’officier tourne les talons ! (Michel qui connaît les lieux, doit visualiser cette scène aussi bien que moi !).

Deux autres anecdotes de la même époque : Jean va en classe à ND des Victoires. En rentrant, traversant une bonne partie de Roubaix sur ses petites jambes, il garde dans sa poche un truc que les gamins d’aujourd’hui ne connaissent peut-être plus : une petite poire en caoutchouc qu’on peut dissimuler dans la main, et qui se fixe à un doigt par un simple anneau. La petite poire a été remplie d’encre, à l’école. Quand Jean suit un bel officier avec son ample cape bien drapée, un petit jet discret d’encre dessine de jolies arabesques, qu’on ne découvrira que trop tard pour punir le garnement!

Maman nous a souvent dit que les simples soldats étaient plutôt de braves types, des Bavarois disait-elle, moins arrogants que les Prussiens. Un jour qu’elle revenait de chez bonne-maman Dupire avec, dans son cabas, quelques bouteilles de vin sauvées de la cave où elles étaient bien dissimulées, le tout recouvert de quelques poignées d’herbe, maman est dépassée par un sold at qui demande ce qu’il y a dans le cabas. « De l’herbe pour les lapins, » dit la fillette. Le soldat s’empare du sac et dit : « C’est bien lourd pour la petite ! » Et il raccompagne maman jusqu’à la maison, où il la laisse gentiment avec son chargement d’ « herbe pour les lapins »…Ouf !

A quel moment ? je ne sais, la mère et les deux enfants ont quitté Roubaix pour rejoindre la Normandie, plus précisément Elbeuf, où l’oncle Auguste, (l’époux de l’horrible tante Céline !) est rapatrié avec, je crois, l’usine textile où il travaille, La Lainière (je ne suis pas sûre de la justesse des éléments, qui pourraient facilement être vérifiés dans une histoire du textile roubaisien pendant la Grande Guerre). Bref, Auguste a sans doute voulu préserver sa sœur et ses neveux en les faisant venir à Elbeuf. Mais, pour y parvenir, ce n’est pas simple ! Sans doute y a-t-il des lignes de front qui rendent les déplacements quasi impossibles (on sait, par ailleurs, que Lille, à la même époque, était une ville complètement bouclée, dont on ne sortait qu’avec un laissez-passer). La famille embarquera dans un train qui, par un périple que je n’imagine pas, atteindra la Normandie en passant par la Suisse ! Maman se souvenait surtout du froid qui régnait dans le compartiment, et comment elle soufflait sur la vitre pour dégager un petit hublot de vision. Elle se souvenait surtout avec délice du bol de chocolat offert par la Croix-Rouge à leur arrivée en Suisse. Je ne sais pas combien de temps a duré leur séjour à Elbeuf. Suffisamment pour que Jean soit scolarisé au lycée Corneille de Rouen, dont il gardait des souvenirs très précis.

Au retour à Roubaix, on découvrira que la maison a été cambriolée et vidée d’une bonne partie son contenu…dont maman retrouvera des éléments dans les maisons de cour, derrière chez nous. Depuis lors, il y a des barreaux aux fenêtres qui donnent sur le jardin…fenêtres à décor de vitrail, ce qui permettait facilement de dégager un motif et de relever l’ouverture, à guillotine, elle aussi.

Dernière précision avant d’arriver à l’époque où nos parents se sont rencontrés : Quand Jean est arrivé à l’âge des études supérieures, admis à l’école Centrale, il a fallu déménager à Paris. Maman parlait peu de cette époque, dont elle ne racontait que quelques souvenirs « flashes », comme d’avoir traversé la place de la Concorde en montant sur le pare-choc des voitures, tant la circulation était dense et bloquée. Ou encore le jour où une vitre du métro a explosé dans son dos, sous l’effet de la pression. Ou encore le papier journal qu’elle mettait dans ses chaussures quand celles-ci étaient trouées…

Tout ce que je viens de raconter montre une enfance pas drôle du tout. Malgré cela, il faut nuancer les choses en soulignant le tempérament résolu, dynamique et ouvert de notre mère. Cette enfance dépourvue de douceur lui a forgé un caractère solide, et n’a pas entamé sa capacité à se réjouir des plaisirs que la vie pouvait lui offrir. J’en garde deux, qu’elle a cultivés toute sa vie : le bridge et la cigarette.Pour cette dernière, je peux en raconter l’origine : Un de ses oncles paternels, l’oncle Paul Declercq, (époux de Mathilde Desrousseaux, l’unique sœur des trois frères, dont Félix est le père d’Agnès, notre mère) cet oncle avait une propriété de campagne à Hesdigneul, dans le Boulonnais. Maman y passait quelquefois des vacances et, déjà grande adolescente, elle accompagnait un prêtre, familier de la famille, pour sa messe matinale. Au retour, dans la carriole qui les ramenait à la maison, le prêtre se roulait une cigarette et en offrait une à maman…qui apprit ainsi à fumer…et à rouler elle-même ses cigarettes, ce qui n’a pas manqué d’en étonner plus d’un !

 

Agnès DESROUSSEAUX

Michel de LAUBIER

 

 

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Date de dernière mise à jour : 04/11/2021

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